Enfin nous arrivons au bout du monde, ou début du monde
devrais-je dire, car ici tout est à l'état originel.
A moins de mille kilometres du pôle, en dehors des calottes
glaciaires qui se posent sur le paysage comme des bancs de brume
sans contour, rien ne couvre les roches à l'état brut.
C'est un livre de géologie ouvert.
Carte n°8
| | La faune se fait rare et discrète. Le silence est asourdissant
quand il n'y a pas de vent. La visibilité ce jour est exceptionelle.
Nous mouillons notre ancre par 35 metre de fond au bout de Murchinson-fjord,
non cartographié et parsemé de hauts-fonds que nous
apercevons au dernier moment pour gravir CelsiusFjell, montagne
dominant les environs et la calotte qui couvre l'essentiel du Territoire
du Nord-Est, grande île au nord-est du Spitzberg. Avec émerveillement,
nous découvrons quelques rares fleurs de roches qui ont élu
domicile dans ce monde hostile pour s'épanouir pendant les
quelques semaines de l'été arctique. |
A 80° de latitude nord, le soleil ne se couche pas et seulement
une infime variation de luminosité rappelle que sous des
latitudes plus basses il fait nuit.
Il y a quelques jours, nous avons fait escale dans Woodfjord, qui
mérite bien son nom car nous y trouvons d'importantes quantités
de bois flotté en provenance de la Siberie, parmi d'autres
objets malheureusement beaucoup moins réjouissants. La pollution
ne connait pas de frontière!
Nous y trouvons un port naturel parfait au nom de Mushamna à
l'abri d'un lagon ouvert. Le paysage est impressionnant de par ses
dimensions et sa grandeur et contraste avec la cuisine gastronomique
du bord atteint à ce mème moment 3 à 4 étoiles...
Après une nuit de repos sans bruit ni mouvement, nous nous
équipons de nos chaussures de marche et habits de montagne
pour gravir une des nombreuses montagnes. Sous la neige nous gagnons
la plage en annexe. Le groupe se scinde en deux, une équipe
qui ira au sommet, un autre qui restara dans la plaine pour garder
le bateau à l'oeuil car la météo peut être
capricieuse.
C'est l'occasion de découvrir une cabane de trappeur avec
son garde manger à l'abri des ours, perché en hauteur
et contenant le phoque séché servant de 'carburant'
à chien. Quelques beaux chiens groenlandais gardent la hutte
mais personne n'est en vue. Plus loin, sur une grève, nous
rencontons un groupe de norvégiens qui voyagent en barque
ouverte. Visiblement, ils préfèrent le confort de
leur tente pendant cette journée foide et humide. Ca se comprend!
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The
Imram Voyage 2004 - Integral 12.50 - ACAPELA, juillet 2004
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