Samedi , 14 Août 2004 - Murchinsonfjord, côte est du Spitzberg 2/2 home  previous 

 

Retour des randonneurs en fin de journée et départ d'Imram pour Hinlopenstretet, détroit séparant le Spitzberg de Nordaustlandet que nous traversons dans un temps record. A la sortie sud, nous découvrons l'horizon bouché pas des bancs de glace que nous décidons de contourner en cherchant un passage abrité par une série de roches et d'ilôts. Nous gagnons 10 milles vers le sud avant de nous retrouver confrontés à un pack de plus en plus dense ne laissant que des rares passages. Comme le vent continue de souffler fort, nous n'entendons pas nous y engager, la manoeuvrabilité étant réduite dans ces conditions et le risque de compression élevé. Au bout d'un moment de recherches infructueuses d'un passage libre, nous devons nous plier à l'évidence que nous ne pourrons pas avancer plus loin. Demi-tour qui est d'autant plus cruel que nous devons maintenant faire face à une forte brise glaciale. Fini le confort. Nous luttons pour regagner du nord. Le courant est fort et contraire. Il est illusoire de vouloir remonter Hinlopen dans ces conditions; notre vitesse effective est inférieure à 2 noeuds. Nous décidons de chercher un mouillage abrité que nous trouvons finalement derrière une presque île au pied de Wilhelmsöya. L'ancre mord du premier coup! Heureusement, car l'équipage accuse de la fatigue et le vent contunue de souffler fort. Seulement une petite falaise abrite partiellement la plage sur laquelle les Pétrels sont venus se reposent du vol contre le vent.

Veille de mouillage obligatoire: à 100 le courant de Björnsund débite de la glace à haute vitesse et il est hors de question de chasser sur l'ancre. Sous le vent de l'île dont les sommets se perdent dans des nuages lenticulaires spectaculaires le vent déchire les nuages laissant passer quelques rayons de soleil pour inonder le pont de notre bateau et les glaciers environnants. Contraste!

L'attente sera payante. Nous prenons le temps d'étudier les dernières cartes de glace que Dolores interprete à distance sur l'Iridium. La situation ne s'améliore pas. Tout est bloqué vers le sud. Riche de cette information et suite à la baisse progressive du vent, nous arrachons finalement le mouillage pour faire route vers le nord. Nous ne regettons pas de repasser par le détroit que nous avons parcouru bien trop vite. Le lieu est magique. Nous nous trouvons entourés de montagnes basses et arrondies, couvertes de neige et de glaciers qui se jetent dans la mer. Un fort sentiment de solitude nous gagne. Aucune trace rappelle la civilisation. Nous nous sentons privilégiés de glisser sous le silence des voiles à travers ce paysage absolument parfait.

Les quarts se suivent pour aprécier le relief ensoleillé progressivement de tous les cotés car le soleil décrit une trajectoire presque circulaire autour de nous. Magie des phoques et morses qui se bronzent sur les plages ou les floes (*), curieux de voir passer un voilier par là.

(*) morceau de banquise de qq metres à des kilometres de taille

Carte n°8

 

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The Imram Voyage 2004 - Integral 12.50 - ACAPELA, juillet 2004

 
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