| << 
              Etape précédente 
              | Home | Etape 
              suivante >>
 
              
                LES ILES SHETLAND(mardi 29 juillet au lundi 4 aout 2008)
  Le lendemain sera consacré aux formalités de douane, commissions 
                  et visite de la ville. Rien à acheter, si ce n'est d'excellentes 
                  côtelettes de mouton des Shetlands. Nous mangerons finalement 
                  un fish & chips avec un coca (pour dissoudre la graisse) 
                  que nous dégustons sur le quai du port sous le regard envieux 
                  des goélands qui poussent de grands cris et se jettent sur les 
                  miettes que nous partageons avec eux... Nous nous interrogeons 
                  sur les capacités du goéland à digérer cette grasse friture 
                  et nous nous surprenons à délirer sur les effets désastreux 
                  que pourraient avoir une indigestion du goéland en vol... A 
                  présent, plus rien ne nous retient ici et sans plus tarder, 
                  nous larguons les amarres pour partir à la découverte des îles.
 A peine sortis du port, nous sommes pris dans un épais brouillard; 
                  on distingue le disque argenté du soleil mais on voit à peine 
                  sur une distance de 100 mètres, ce qui nous oblige à allumer 
                  le radar.
   Brouillard aux Shetland
  Cet appareil nous rend de précieux services: il y a des haut fonds, 
              rochers et du traffic... Nous entendons des bruits de déferlantes 
              ou de moteurs, sans rien voir, ou alors seulement au dernier moment, 
              à quelques mètres de l'étrave: impressionnant! C'est lors de ces 
              moments que le radar montre toute son utilité et rassure l'équipage.
  
               La même scène au radar
  Les courants de marée sont forts par endroit et 
                il nous faut ruser avec les contre courants pour franchir Yell 
                Sound, un passage étroit qui permet de gagner la côte ouest. Il 
                y a beaucoup de vent et il commence à faire nuit. Nous devons 
                chercher un abri pour la nuit. Finalement, nous mouillons l'ancre 
                dans un minuscule fjord.Comme notre sondeur est toujours en panne, nous utilisons la ligne 
                de sonde (un bout de plomb attaché à une garcette avec des repères 
                de profondeur) pour déterminer un endroit convenable avec du sable 
                fin. Imram ne bougera pas pendant toute la nuit malgré les rafales 
                qui font siffler le gréement...
 Ce qui ne nous empêchera d'organiser le barbecue dans le cockpit...
  
               Peter en pleine action de grillage par 
                6 Bft dans le cockpit...
  La nuit sera courte pour Peter qui ne dormira que 
                d'un oeil, l'autre oeil et les oreilles occupées à guetter l'alarme 
                du GPS qui sonne l'alarme à chaque fois qu'Imram bouge un peu 
                trop de sa place.  Au réveil, nous découvrons l'endroit à la lumière 
                du jour; nous ne sommes pas très loin d'un important terminal 
                pétrolier, resté caché dans la brume du soir. Qu'importe... nous 
                pouvons plus facilement bouger que nos voisins et ainsi, nous 
                envoyons aussitôt les voiles pour gagner la côte ouest de l'île. 
                Nous passerons la journée à longer la côte, normalement exposée 
                aux coups de vent et tempêtes: les falaises qui tombent à pic 
                dans la mer sont littéralement mangées par la mer. Il y a d'immenses 
                grottes marines et des pics de roche, restes d'îles aujourd'hui 
                disparues. C'est très impressionnant et nous imaginons sans mal 
                la force de l'océan quand il se déchaîne.  Aujourd'hui, la mer est calme mais nous avons l'impression 
                qu'un monstre dort sous notre quille. C'est plein d'oiseaux de 
                mer qui trouvent un abri parmi les nombreuses falaises pour nicher 
                et de la nourriture en abondance; impressionnant, les Fous 
                de Bassan qui se jettent dans l'eau de 30 mètres de haut, 
                ailes repliées tel une bombe, pour ressortir quelques instants 
                plus tard avec un poisson dans le bec.  
               
  
  
  
 
 L'après midi, nous amarrons Imram au vieux quai 
                d'une île au nom de "Papa 
                Stour"(la grande île des ermites).  Nous chaussons immédiatement nos souliers de marche 
                pour en faire le tour à pied. Il paraît que c'est l'île la plus 
                fertile de l'archipel; nous avons du mal à le croire: il y pousse 
                à peine de la mousse et de la bruyère, et bien sûr paissent des 
                moutons. La côte ouest est bordée de hautes falaises et très découpée.   Côte ouest abrupte de Papa Stour
  A l'intérieur on trouve un petit lac et une piste d'aterrissage 
              en terre battue, couverte de crottes de mouton: joli!  
               Envol sur la piste en terre battue de Papa 
                Stour
  Nous sommes étonnés de la pauvreté de la flore. 
                Selon le guide, il n'y a que 400 espèces de plantes différentes 
                qui peuplent l'archipel. De rares petits arbres poussent seulement 
                dans quelques rares cours. La déforestation et l'occupation par 
                les moutons, qui mangent tout ce qui pousse, y est certainement 
                pour quelque chose.    Pour le lendemain, nous espérons pouvoir rallier l'île 
              de Foula, qui nous nargue au large, mystérieuse sous son petit 
              capuchon de nuages et ses hautes falaises.
 
 Retour sur Imram...
  Le quai du ferry de Papa Stour
 ... pour manger un gros plat chaud de Penne au saumon, miam! ... 
              suivi d'une nuit agréable et reposante pour certains.... pas pour 
              tous puisque Christine, durant ses rêves nocturnes, s'affaire toute 
              la nuit à tenter de créer une tyrolienne entre l'Ile de Papa Stour 
              et l'île de Foula distants de 17 milles... à proposer à l'office 
              du tourisme local qui n'y a certainement jamais songé?...
 Nous quittons Papa Stour au matin avec une bonne brise d'est qui 
              nous fait abandonner l'idée de Foula, la seule possibilité d'accostage 
              sur la côte Est étant impossible par ces conditions de vent. Nous 
              avancons d'abord au moteur car nous voulons nous enfiler et découvrir 
              les criques étroites situées sur la côte ouest de l'île: il y a 
              une grotte marine de 500m de long et d'autres avec des cavités aux 
              dimensions d'une cathédrale suivies d'une plage au fond.
  
  Visite de la côte ouest de Papa Stour 
              littéralement mangée par l'océan
 Le vent forcit et la visite doit être écourtée. 
              Le vent montera à 7 Bft par moment.  Imram est bien secoué dans une mer qui se creuse 
              de manière désordonnée mais se laisse dompter facilement malgré 
              les fortes rafales. Chaque vague projette de l'écume blanche et 
              Jean-Luc et Christine qui restent dans le cockpit se font copieusement 
              arroser de paquets de mer et d'embruns, le pont du bateau est à 
              nouveau tout propre!  Pres serré par 8 Bft
  Nous continuons notre route vers le village de Walls où se trouve 
              une boulangerie qui fabrique les fameux biscuits traditionnels des 
              Shetlands. Nous y sommes accueillis triomphalement: aucun voilier 
              n'a jamais oser s'aventurer juqu'au minuscule ponton ici au fond 
              du fjord... c'est typiquement Imram :-)
   La minuscule 'marina' de Walls
  Alors qu'il faisait un temps chaud et ensoleillé, le vent a progressivement 
              amené la pluie. Nous partons pour une promenade le long d'une pointe 
              nous offrant de magnifiques points de vue. 
 
    Nous pouvons approcher un troupeau de poneys des Shetlands. Ils 
              broutent la bruyère au bord des falaises de mer en compagnie des 
              moutons. De retour sur Imram, la pluie tombe maintenant bien fort, 
              nous passons notre temps à écouter la musique, prendre des bains 
              chauds dans la spectaculaire baignoire d'Imram en faisant chauffer 
              des seaux d'eau, et préparer la cuisine pour ce soir: pizzas (malheureusement 
              sans le secret de Mathilde) et moules marinières énormes et excellentes 
              qui nous sont offerts par les pêcheurs du coin.  Après Walls que nous quittons par temps calme et ensoleillé en 
              direction du sud, nous tirons des bords paisiblement le long des 
              côtes.  En fin de journée, après un arrêt à Scalloway, nous approchons 
              de la pointe sud de l'archipel des Shetlands pour arrondir le cap 
              malfamé de Sumburgh Head. La journée touche à sa fin et le soleil couchant plonge le côte dans 
            une lumière irréelle. C'est alors que nous embarquons sur le tapis 
            roulant de forts courants qui s'étendent à des milles au large de 
            la côte.
 
 
  Mer agitée à Sumburgh Head, 
              pointe Sud des Shetland Sous l'effet des courants, la mer déferle à gauche et à droite 
              ce qui nous vaut une belle séance de rodéo. Chaque coup de roulis 
              vide les voiles et nous devons finalement mettre en route le moteur 
              pour nous pousser avec vigueur à travers une mer formée et cahotique.  La nuit tombe. Nous sommes poussées à toute allure. Quand nous 
              mouillons notre ancre dans une petite baie protégée, il fait nuit, 
              temps pour un grand plat de pâtes, miam! Nous sommes contents de 
              pouvoir nous détendre et nous passons une excellente nuit.  Le lendemain commence avec la visite des environs terrestres. 
              Hormis un aéroport disproportionné, nous découvrons les restes d'un 
              village préhistorique, Jarlshof, 
              qui date de l'âge de bronze (il y a 2800 ans), et a été dégagé du 
              sable lors d'une violente tempête, à la fin du XIXe siècle.    
  Habitations de l'Age de bronze
  En foulant les ruines, nous essayons un instant de nous mettre 
              dans la peau des habitants d'antan vivant dans des maisons en pierre 
              à moitié enterrés. Peut-être le climat de l'époque était-il moins 
              rude? Le site, habité à travers les Ages (l'Age de bronze, l'Age 
              de fer et le Moyen-Age), est très intéressant et nous renseigne 
              sur les conditions de vie d'un passé pas si lointain. * * * << 
              Etape précédente 
              | Home | Etape 
              suivante >>   The 
              Imram Voyage 2008 - Integral 12.50 - ACAPELA, 2008pg & al
 |