La
fin de l'été arctique s'annonce, la météo
se dégrade et il est temps
pour nous de quitter les lieux. Heureusement les conditions de glace
sont
favorables - nous en profitons pour réaliser un 'saut' vers
l'Est en
rejoignant Mikis Fjord. Le ciel est on ne peut plus bas et les sommets
des
montagnes et même des icebergs sont drapés dans le
brouillard. Le payasge
est austère et la neige de l'hiver passé descend encore
jusqu'au niveau de
la mer. Pourtant, ce fjord constitue un abri avec 2 bons mouillages.
Södalen, 2 heures de marche au dessus de Mikis possède
une piste
d'atterissage. Ce sera le prétexte de la randonnée
de découverte du
lendemain. En excellent état, le passage d'équipes
de géologues et
d'aventuriers remonte à 2001, du moins d'après le
livre d'or que nous
trouvons en parfait état avec outils, atelier, réserves
de vivres et de
fuel dans les deux cabanes constituant 'l'aéroport'. Nous
aprendrons plus
tard que par moments, l'activité était intense, même
un bulldozer a été
acheminé par Twin Otter depuis l'Islande...
La saison est
terminée, nos pensées sont déjà sur
le chemin du retour.
Attentivement nous étudions les cartes météo
que nous recevons par FAX. Les
conditions nous semblent favorables à l'arrière d'une
petite dépression,
nous arrachons l'ancre qui s'est profondement enterré dans
l'épaisse vase
du fjord, et quittons notre abri.
Iceberg,
Mikis
Le départ
se fait au moteur, le vent est faible et variable. Puis peu à
peu un régime de NE soutenu s'installe nécessitant
une grande vigilance à
cause de la mauvaise visibilité et la présence des
glaces. Peu à peu, le
vent forcit en force 6, ensuite force 7 et pendant un moment en
coup de
vent. Les lames sont longues et brisent bruamment. Imram marche
à 7-8
noeuds au près bon plein sous grand-voile au deuxième
ris et tourmentin. La
mer est forte et seulement Rob possède encore des entrailles
en bon état.
Heureusement le pilote arrive à gérer la barre; Imram
reste parfaitement
équilibré et encaisse parfaitement l'assaut des vaques
qui immergent
régulièrement pont et superstructures.
Il s'agit de
tenir bon, ne pas se fatiguer et de rester vigilants car nous
rencontrons des icebergs jusqu'à 50 milles des côtes
islandaises. Si les
bergs sont visibles à 3 milles, les blocs se confondent avec
l'écume des
déferlantes et nous les voyons seulement au dernier moment.
Le radar vient
de déclarer forfait et pendant les 3 heures de nuit nous
nous crevons les
yeux à distinguer le bloc éventuel dans l'écume
- 2 fausses alarmes, une
vraie! Heureusement l'équipage est fiable et Imram avance
rapidement. Au
bout de 28 heures et 260 milles plus loin, nous entrons dans le
grand fjord
d'Isafjardardjup sur la côte NW de l'Islande. Peu à
peu la mer se calme et
fatigués mais heureux d'arriver, nous amarrons au quai de
la ville
d'Isafjördur.
Aujourd'hui, nous sommes deux jours plus tard. Nous profitons des
mouillages abrités et tranquilles et nous nous préparons
pour les derniers
milles de route au Sud pour rejoindre Reykjavik et le port d'hivernage
d'Imram. Toutefois tout n'est pas terminé.
Aurore
boreale
Islande, herbes
Imram, camp de base
L'autre
soir, nous avons été recompensés d'une aurore
boréale. Les
myrtilles abondent et le bruit des ruisseaux dans la tourbe est
agréable.
Quelques rayons de soleil nous chauffent les oreilles, on patauge
pieds nus
dans l'eau du fjord. Nous lavons et faisons sécher le bateau
et nos
affaires. Dolores vient de rentrer avec un seau de moules. On commence
à
préparer le repas. Nous
naviguons le long d'une des plus belles côtes - c'est vraiment
très agréable...
Islande,
Jokulfirdir - Cliquez ici
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Amitiés
et à bientôt
Peter
Imram onboard
mail.
ACAPELA, août
2003 |