Dimanche 26 août 2003 - Islande - 2ème Partie


La fin de l'été arctique s'annonce, la météo se dégrade et il est temps
pour nous de quitter les lieux. Heureusement les conditions de glace sont
favorables - nous en profitons pour réaliser un 'saut' vers l'Est en
rejoignant Mikis Fjord. Le ciel est on ne peut plus bas et les sommets des
montagnes et même des icebergs sont drapés dans le brouillard. Le payasge
est austère et la neige de l'hiver passé descend encore jusqu'au niveau de
la mer. Pourtant, ce fjord constitue un abri avec 2 bons mouillages.
Södalen, 2 heures de marche au dessus de Mikis possède une piste
d'atterissage. Ce sera le prétexte de la randonnée de découverte du
lendemain. En excellent état, le passage d'équipes de géologues et
d'aventuriers remonte à 2001, du moins d'après le livre d'or que nous
trouvons en parfait état avec outils, atelier, réserves de vivres et de
fuel dans les deux cabanes constituant 'l'aéroport'. Nous aprendrons plus
tard que par moments, l'activité était intense, même un bulldozer a été
acheminé par Twin Otter depuis l'Islande...

La saison est terminée, nos pensées sont déjà sur le chemin du retour.
Attentivement nous étudions les cartes météo que nous recevons par FAX. Les
conditions nous semblent favorables à l'arrière d'une petite dépression,
nous arrachons l'ancre qui s'est profondement enterré dans l'épaisse vase
du fjord, et quittons notre abri.

Iceberg, Mikis

Le départ se fait au moteur, le vent est faible et variable. Puis peu à
peu un régime de NE soutenu s'installe nécessitant une grande vigilance à
cause de la mauvaise visibilité et la présence des glaces. Peu à peu, le
vent forcit en force 6, ensuite force 7 et pendant un moment en coup de
vent. Les lames sont longues et brisent bruamment. Imram marche à 7-8
noeuds au près bon plein sous grand-voile au deuxième ris et tourmentin. La
mer est forte et seulement Rob possède encore des entrailles en bon état.
Heureusement le pilote arrive à gérer la barre; Imram reste parfaitement
équilibré et encaisse parfaitement l'assaut des vaques qui immergent
régulièrement pont et superstructures.

Il s'agit de tenir bon, ne pas se fatiguer et de rester vigilants car nous
rencontrons des icebergs jusqu'à 50 milles des côtes islandaises. Si les
bergs sont visibles à 3 milles, les blocs se confondent avec l'écume des
déferlantes et nous les voyons seulement au dernier moment. Le radar vient
de déclarer forfait et pendant les 3 heures de nuit nous nous crevons les
yeux à distinguer le bloc éventuel dans l'écume - 2 fausses alarmes, une
vraie! Heureusement l'équipage est fiable et Imram avance rapidement. Au
bout de 28 heures et 260 milles plus loin, nous entrons dans le grand fjord
d'Isafjardardjup sur la côte NW de l'Islande. Peu à peu la mer se calme et
fatigués mais heureux d'arriver, nous amarrons au quai de la ville
d'Isafjördur.


Aujourd'hui, nous sommes deux jours plus tard. Nous profitons des
mouillages abrités et tranquilles et nous nous préparons pour les derniers
milles de route au Sud pour rejoindre Reykjavik et le port d'hivernage
d'Imram. Toutefois tout n'est pas terminé.

Aurore boreale


Islande, herbes


Imram, camp de base

L'autre soir, nous avons été recompensés d'une aurore boréale. Les
myrtilles abondent et le bruit des ruisseaux dans la tourbe est agréable.
Quelques rayons de soleil nous chauffent les oreilles, on patauge pieds nus
dans l'eau du fjord. Nous lavons et faisons sécher le bateau et nos
affaires. Dolores vient de rentrer avec un seau de moules. On commence à
préparer le repas. Nous
naviguons le long d'une des plus belles côtes - c'est vraiment très agréable...

Islande, Jokulfirdir - Cliquez ici pour agrandir !

Amitiés et à bientôt
Peter

Imram onboard mail.

 

ACAPELA, août 2003

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