23 Juillet 2004 - 68°16' N 10°32' E - Jan Mayen - Lofoten

 

Terre en vue! A l'instant où j'écris ces lignes, Imram approche la côte Norvégienne par les îles Lofoten.

Carte n°6


Atterissage sur les îles Lofoten

Après deux jours d'une navigation agitée au près par 5 à 7 Beaufort, avec des paquets de mer inondant régulièrement le pont avant, nous avons franchi le méridien de Genève hier dans la soirée. Maintenant, nous glissons vers notre but d'étape sous une légère brise et un soleil chaud qui peine à se coucher. Depuis notre départ à 24° de longitude ouest, nous ne cessons de progresser vers l'est. Ainsi, depuis le départ de Reykjavik, nous avons déjà accompli le dixième d'un tour du monde sur notre parallèle, tout de même à 70° nord ce qui nous vaut de magnifiques soleils de minuit quand la visibilité est bonne.

L'atterissage sur Jan Mayen s'est fait dans la brume qui n'a laissé dévoiler que les pieds des montagnes, anciens volcans érodés par l'assaut de la mer; c'est un des endroits les plus ventés de l'Atlantique Nord. Ayant pris rendez vous avec les 18 'permanents' de la station de l'île, nous décidons de mouiller l'ancre dans le sable volcanique d'une anse houleuse mais proche de la station pour y passer la nuit. Sur nos banettes, nous devons écarter bras et jambes pour ne pas rouler d'un bord à l'autre et au rythme des 'mer-ciel-mer-ciel' par les hublots nous passons une nuit généreusement bercée.

Au matin, le débarquement en annexe n'est pas moins folklorique dans les brisants de la plage de sable noir. Nous en sommes quittes avec quelques sueurs froides et des chaussures trempées. Nous sommes accueillis par le commandant de la station et nous partageons café et biscuits dans la confortable salle de séjour dont les murs sont décorés de toute l'histoire insolite de l'île.

 

Nous découvrons les traces de la découverte de l'île, l'épopée de la chasse à la baleine, phoque et renard arctique, son rôle stratégique dans la guerre et les expéditions sur le Beerenberg, volcan parfait, actif par occasions car nous nous trouvons sur la grande faille atlantique, couvert de glaciers dont le cratère culmine à 2277m d'altitude. L'ascension nous tente; malheureusement nous ne nous y sommes pas préparés et le temps nous manque - une bonne raison d'y revenir un jour.


Imram mouillé dans Batbugta / vue exceptionnelle du Beerenberg

Nous recevons le dernier bulletin météo, au revoir, le webmaestre de la station nous immortalise en photo avec le seul bac à fleurs parfaitement kitsch devant la station et aussitôt nous sautons dans l'annexe et à travers les brisants pour rejoindre Imram, le roulis, et le large - 450 milles de mer devant l'étrave.


Jan Mayen - (c) Norsk Polarinstitut

 

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The Imram Voyage 2004 - Integral 12.50 - ACAPELA, juillet 2004

 

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